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8 mars 2024 : Journée Internationale des Droits de la femme


Illustration en double transparence à l'occasion de la journée internationale des droits de la femme, accompagnée d'une citation.

Chez Abyss, on est un peu partagés sur la journée internationale des droits de la femme (ou des femmes, on ne sait même plus). D'un côté, on se dit qu’elle ne devrait pas exister, et qu’elle n’existerait pas si les femmes étaient les égales des hommes, que si le 8 mars est la journée de la femme et qu’il n’y a pas de journée de l’homme, alors tous les autres jours sont ceux des hommes. D'un autre côté, il y a encore tellement de chemin à faire que cette journée est encore malheureusement nécessaire.


On a demandé son avis à Alexis, Président d’Abyss, sur le sujet.

 


La place des femmes en entreprise


Saviez-vous qu’en France, seulement 25% des femmes ont des postes de management et 5% des postes de PDG ? Qu'en pensez-vous ?


« On parle beaucoup d’égalité homme-femme, mais dans les faits, on en est malheureusement loin. Il faut dire qu'on a plus de 2000 ans d'histoire derrière nous, avec tout de même un régime très patriarcal qui a pris le dessus, et aujourd’hui les choses commencent à changer dans les discours, avec prise de conscience. Mais en réalité, le véritable changement, ce serait les femmes en politique, ce serait les femmes CEO, ce serait les femmes dans la science, ce serait les femmes dans le cinéma…


Donc on est encore loin de l'égalité, ou l'équité en tous cas, malheureusement. »


Que pensez-vous de cette réflexion assez courante dans le monde du travail : « La parité hommes/femmes a des limites, on ne va pas embaucher une femme si elle est moins compétente qu’un homme » ?


« Alors je pense surtout à l’exemple de la politique et je pense qu’il faudrait une loi pour forcer les choses en termes d’égalité. Une loi qui permettrait d’accélérer le processus d'égalité, car sans loi, cela mettra un temps fou pour atteindre cette égalité convoitée !


Cette croyance autour des compétences ne veut pas dire grand-chose selon moi : il y a eu tellement d'hommes politiques incompétents ! Si pour accélérer cette transition vers l'égalité il y a quelques femmes moins compétentes au départ, ce n’est pas grave, ce qui compte c'est d'arriver à cette égalité. Une fois qu’il y aura l'égalité, ce sera la compétence qui effectivement fera la différence. Mais aujourd'hui le déséquilibre est tellement important qu’il faut d’abord rétablir l’équilibre quitte à mettre légèrement de côté l’aspect compétence.


Selon moi, c'est ce qu’on appelle la discrimination positive. C'est un terme qui a été étudié, testé, validé pour d'autres sujets comme la couleur de peau aux États-Unis notamment. Moi je parle uniquement du domaine politique en France que j’ai en exemple. Effectivement il faut accélérer le processus et il faut donner le plus de chances possibles aux femmes d'accéder au pouvoir et à des postes à responsabilités. Et c'est seulement quand les femmes seront au pouvoir qu’il y aura beaucoup plus d'équilibre. Et pour se faire il faut des lois, et ce, peu importe les critères. Vous croyez qu’on parle autant de compétences pour les hommes ? Je peux vous assurer que non ! C'était bien souvent une question « d’entre gens » ou de relations.


Ce manque d’égalité, il se traduit partout dans le monde du travail ou dans les écoles qui sont encore très genrées. Par exemple, les écoles d'ingénieurs rassemblent peu de filles, tout comme le secteur de l’informatique ou de l’automobile. A l’inverse dans des domaines comme la santé ou la communication, ce sont souvent les hommes qui sont en minorité. Donc c'est tout ça qu'il faut gentiment, mais sûrement changer, avec la loi comme point de départ. »


Quid de l’égalité hommes/femmes chez Abyss ?


Quelle place ont les femmes chez Abyss ? Et qu’est-ce qui est déjà fait chez Abyss pour œuvrer pour l’égalité hommes/femmes ?


« Pour être tout à fait honnête, on n'a pas eu tellement à œuvrer pour l'égalité hommes/femmes chez Abyss. Bien sûr, à chaque recrutement on regarde si on est vraiment à l'égalité, à la parité, mais là encore une fois on ne peut pas être parfait. Même si on a une belle parité générale (9 hommes et 9 femmes !), on a aussi des services déséquilibrés avec 100% d’hommes ou de femmes en fonction du service.


En tous cas je trouve que chez Abyss effectivement on met en avant l'équité, l'égalité et surtout la notion d’équilibre entre les hommes et les femmes. L’équilibre chez nous, ça veut dire qu'on écoute les points de vue des uns et des autres, ça veut dire qu'on partage les expertises des uns et des autres que ce soit hommes ou femmes. Mais il est vrai qu’on n'a jamais vraiment dû travailler là-dessus, ou se forcer à le faire, c’est venu assez naturellement, et on est très contents de ça, enfin moi j’en suis très fier.


Et puis on est fier chez Abyss de bouleverser ces statistiques, puisqu’on a quand même une belle parité dans l’entreprise : deux responsables de pôles (sur deux) et deux membres du comité de direction (sur trois) qui sont des femmes. Donc je suis fier de tout ça, il faut qu'on continue à le faire. »


Comme personne n’est parfait, selon vous, que pourrait-on mettre en place chez Abyss Ingredients pour améliorer l’égalité hommes/femmes ?


« Alors, on a déjà en place les emplois du temps à la carte. C'est à dire que s'il y a des rendez-vous pour les enfants par exemple, ou d’autres rendez-vous aussi par rapport à la santé ou des choses comme ça, mais aussi bien pour les hommes que pour les femmes, on est flexible.


Après c’est encore une fois une question d’équilibre, puisqu’avec ces possibilités qu’on laisse aux femmes de chez Abyss, on ne veut pas non plus avoir l’effet inverse. C’est-à-dire qu’on ne veut pas que ces emplois du temps flexibles encouragent les femmes à aller remplir des tâches ménagères ou à s’occuper des enfants, des tâches que les hommes sont sensés remplir également. Mais ce qu’on pourrait faire, c'est garantir un emploi du temps plus flexible pour une jeune maman par exemple, où l’on sait que l’enfant va être très en demande d’une figure féminine.


On pourrait aussi réfléchir aux pathologies féminines incapacitantes. Il me semble que des congés spécifiques et supplémentaires ont été acceptés en Espagne pour l’endométriose ou les menstruations douloureuses. la règlementation française ne le permet pas encore, mais l’idée pourrait être d’instaurer un congé supplémentaire pour toutes les femmes qui souffrent de douleurs incapacitantes dues à l’endométriose ou aux menstruations. D'un point de vue réglementaire, je ne sais pas si c'est possible, mais sinon on pourrait aussi favoriser le télétravail pour ce genre de motifs. On le fait plus ou moins déjà sans le dire, mais si une des collaboratrices d’Abyss en a besoin elle sait qu’elle peut le faire, puisqu’on fonctionne vraiment dans un écosystème interne basé sur la confiance.


Chacun gère son emploi du temps comme il l’entend, mais vu que le télétravail est déjà bien démocratisé chez Abyss, on pourrait voir d’un point de vue ressources humaines, comment officialiser ce droit au télétravail déjà mis en place pour ce type de motifs ; et dans quelles mesures il serait possible d’accorder des congés spécifiques. »


Quels conseils auriez-vous pour les chef(fe)s d’entreprise qui liront notre article ?


« En toute transparence, je me garderai bien de donner des conseils sur ces choses-là, car personne n’est parfait. Dans tous les cas, ce que je maintiens c’est le concept d’équilibre qui est très important pour moi.  L’équilibre hommes/femmes en entreprise est un concept très fédérateur, moteur, stimulant et créateurs de nouvelles idées, puisque chacun a une richesse et une réflexion à apporter. C’est ce principe de différence qui va créer la force en entreprise, de même avec le mélange des générations par exemple. Les plus anciens vont pouvoir apporter du recul et de l’expérience, mais les jeunes vont pouvoir mettre en avant du dynamisme, de l’innovation, des compétences et un regard sur les nouvelles technologies ou les « rèfs » (il rit) qui peuvent parfois manquer. Et c’est pareil pour les femmes, elles sont là pour bousculer les choses et amener une réflexion toute aussi intéressante que celle des hommes et au bout du compte, c’est tout benef ! »


De manière générale, que diriez-vous à dire aux femmes qui ont peur de rêver grand en entreprise ?


« C’est ce que je pourrais dire à ma fille, mais je lui dirais : “vas-y, lance-toi, ça va pas être facile mais oses, quoi ! Il faut que tu sois convaincue de tes compétences et que tu aies confiance en toi pour montrer au monde qui tu es.” Après la confiance en soi, ça ne se décrète pas, ce n’est pas quelque chose de facile à acquérir. Si je vous dis, “ok il faut prendre confiance en soi”, vous me répondrez « ok so what ? » Donc c’est un travail sur la durée, mais l’essentiel, je dirais, c’est d’être respectueux des autres et oser, tout part de là. Ce ne sera pas de tout repos, mais dans le monde de l’entreprise, le monde que je connais, on tend vers du mieux mais il y a encore des clichés, d’anciens comme de jeunes malheureusement qui pensent encore que la femme est plus à sa place à la maison, c’est pour ça qu’il faut être vigilant. L’actualité du moment témoigne de ce mieux et j’en suis très content, puisque l’IVG (Interruption Volontaire de la Grossesse) va être inscrit dans la Constitution française et c’est une belle avancée pour le droit des femmes.


Après je suis quelqu’un d’optimiste et j’ai l’impression que les choses vont de mieux en mieux, mais quand on fait attention, on remarque qu’il y a des personnes qui espèrent un retour en arrière, donc il faut faire attention. Mais pour conclure, les femmes doivent oser puisqu’il n’y a pas de raison qu’elles n’y arrivent pas. »


Un mot pour vos collaboratrices d’Abyss ?


« Au nom d’Abyss, je suis très fier de l’équipe et des collaboratrices féminines. Je trouve que c’est un plaisir et une des forces d’Abyss d’avoir cette équipe féminine, dynamique avec de l’humour qui a envie d’avancer et c’est une vraie réussite, une vraie fierté. C’est ça qui est la vraie valeur d’Abyss aujourd’hui, ce sont les personnes féminines comme masculines qui font de l’entreprise ce qu’elle est aujourd’hui. On apporte des solutions à nos clients, du bien-être, mais je trouve qu’on le fait avec une équipe rayonnante, j’ai pas peur de le dire (il rit) ! Ce qui est essentiel c’est que chacun et chacune s’épanouisse et grandisse au travers de cette expérience. Tout ça pour dire que je remercie nos collaboratrices et collaborateurs, puisqu’on parle d’égalité, car on prend du plaisir à travailler ensemble et c’est ça le vrai succès. »

 


Alexis Mehaignerie,

CEO d’Abyss Ingredients



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