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Les répercussions du stress sur notre peau


Une femme travailleuse avec des rougeurs sur le visage

Je ne pense pas prendre de risques démesurés en disant, que les vacances sont terminées ou se terminent, pour le plus grand désarroi de bon nombre d’entre nous. Sans surprise, la fin des vacances annonce bel et bien la rentrée, le retour au bureau et le stress qui y est (souvent) associé.

 

Parce que oui on a beau avoir bien profité à la mer, comme à la montagne, le retour brusque à la réalité peut parfois, voire régulièrement s’avérer anxiogène. Un rythme professionnel et personnel à reprendre, des projets sur le feu, de nouveaux défis à surmonter : pas de doute, c’est la rentrée.

 

Vous allez dire qu’on radote mais SPOILER ALERT : qu’il soit occasionnel ou continu, le stress impacte notre corps et aujourd’hui on prend le temps de (presque) tout vous expliquer sur les répercussions du stress sur notre peau.


La peau et le stress : une relation plutôt étroite

 

Par curiosité, on a voulu faire un petit tour de table sur les symptômes du stress visibles sur la peau au sein de l’équipe d’Abyss Ingredients [1], et voici ce que ça donne :

Sondage Abyss sur les répercussions du stress sur la peau

Ainsi la majorité d’entre nous observe des problèmes de peau lors d’un stress, dont les plus courants sont les rougeurs ou encore les éruptions cutanées. Il est donc primordial d’apprendre à mieux connaître sa peau, afin de savoir appréhender les réactions qu’elle peut avoir en cas de d’agression, incluant le stress.

 

La peau, notre bouclier

 

La peau est, en partie, ce qui fait biologiquement de nous ce que nous sommes. Elle se compose de plusieurs couches de tissus et forme une barrière de protection contre les agressions extérieures [2] (rayons ultraviolets, pollution…) et assure également d’autres fonctions (immunitaires…).

 

Elle se compose de 3 couches principales :

Schéma des couches de la peau

La mécanique du stress sur notre peau

 

Comme nous le disions dans notre précédent article dédié à la dermatite atopique (par ici si vous l’avez manqué), de nombreux facteurs et déclencheurs, à la fois endogènes et environnementaux (allergènes, pollution, irritants, conditions climatiques...), jouent un rôle clé dans la santé de notre peau. Les facteurs endogènes, tels que, par exemple, les mutations génétiques, peuvent induire une dysfonction de la barrière cutanée, des anomalies du microbiome cutané, une dérégulation du système immunitaire ou encore des changements hormonaux. L’interaction complexe de ces altérations peut donc rendre la peau particulièrement fragile et réactive.

 

Mais bien heureusement pour nous, tous ces facteurs ne sont pas inéluctables, il est possible d’en limiter certains comme le stress, qui déclenche ou exacerbe les symptômes de nombreuses pathologies dermatologiques.

 

Le stress représente une réponse générale de l’organisme à des facteurs internes ou externes, impliquant des ressources psychologiques et physiologiques. Le stress active l’axe hypothalamo-hypophysaire (HPA) contrôlant la réponse immunitaire via des facteurs neuroendocriniens et le système nerveux sympathique. La peau, dont les cellules possèdent un équivalent fonctionnel de l’axe HPA, réagit activement au stress, impliquant les cellules immunitaires cutanées, des hormones et des neurotransmetteurs [3-4]. Les réponses cutanées induites par le stress comprennent notamment la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (IL-6, IL-1, IFN-γ), la libération de facteurs neuroendocriniens périphériques de la peau (CRH, ACTH) ainsi que la production de corticostéroïdes [5-6].

 

Quelles conséquences visibles pour notre peau ?

 

De nombreuses études suggèrent que le stress et les facteurs neuroendocriniens sont impliqués dans l'apparition, la rechute ou l'aggravation de pathologies dermatologiques [7-9], telles que :


Infographie sur les problèmes de peau - psoriasis - acné - rosacée - vitiligo - eczéma

References: France Psoriasis/Ameli/Les Laboratoires Pierre Fabre/Bioderma France/Inserm


Cette liste de pathologies est bien évidemment (et malheureusement) non exhaustive et ne représente qu’une infime partie des répercussions que le stress peut avoir sur notre peau.

 

D’autres facteurs de stress tels que le sentiment d’impuissance ou l’inquiétude peuvent également jouer un rôle dans l'aggravation de la sensation de démangeaison chez les personnes atteintes de maladies cutanées11. Dans de nombreuses études cliniques, ces dernières se déclarent stressées ou bien le stress a été identifié comme un facteur contribuant à l'irritation cutanée ou au syndrome de peau sensible [11-14].

 

La réponse de l’organisme au stress peut avoir un impact négatif sur la fonction de la barrière cutanée et influencer la réponse immunitaire [15]. Le stress chronique peut également entrainer une vulnérabilité accrue aux infections et donc une aggravation des lésions cutanées. Par ailleurs, il a récemment été mis une évidence que le microbiome intestinal et cutané sont des facteurs modulateurs des interactions entre la peau et le cerveau [16].

 

Vous l’aurez compris, le stress en fait voir de toutes les couleurs à votre peau ! Responsable en partie de certaines pathologies dermatologiques, oui, mais pas que… puisque le stress, particulièrement lorsqu’il est chronique, détient un rôle crucial dans le vieillissement cutané prématuré.

 

En effet, on ne peut pas parler de relation peau/stress, sans mentionner le stress oxydatif. Comme nous vous l’avons mentionné dans notre précédent article (toujours par ici pour les retardataires), des facteurs environnementaux tels que la pollution, les UV et le tabac créent une surproduction de radicaux libres qui donne lieu au fameux stress oxydatif, une des causes d’un vieillissement prématuré de notre peau. En effet ce dernier entraine une altération et une dégradation des fibres de collagène et d’élastine, protéines essentielles à l’intégrité cutanée [17-18].


Illustration sur l'influence du stress sur notre peau

En clair, le stress n’apporte pas grand-chose de positif (pour votre peau en tout cas) ! Il suffit de regarder l’illustration ci-dessus pour comprendre que le stress peut avoir des répercussions au quotidien sur notre peau, et par ricochet sur notre qualité de vie et notre bien-être.

 

Stress et peau : l’impact sur l’image de soi

 

Comme on vous l’expliquait, le stress a bien évidemment de nombreuses conséquences physiques sur notre peau. Mais en réalité, son impact est bien plus puissant et se déploie au-delà des barrières physiques en atteignant ce que l’on pourrait appeler la psychologie de l’apparence.

 

Ce qu’il y a de pire dans tout ça, c’est que c’est un cercle vicieux ! Car voir sa peau se dégrader physiquement et visiblement à cause du stress, entraîne des conséquences psychologiques telles qu’une mauvaise image de soi, un manque de confiance en soi, de l’anxiété… ce qui va donc alimenter en continu le stress et ses répercussions.

 

La psychologie de l’apparence, notamment dans le cadre d’atteintes dermatologique est un sujet plus qu’actuel et qui intéresse. En 2024, une étude française infodémiologique a été menée sur la liberté d’expression des patients concernant les dermatoses sur les réseaux sociaux [19]. Cette étude est notamment constituée de témoignages, sentiments, plaintes et expériences émotionnelles de personnes atteintes de maladies dermatologiques telles que : l'eczéma, l'acné, le psoriasis, le vitiligo et la rosacée.

 

Après analyse, plus de 20 000 messages ayant un rapport avec l’une des 5 pathologies ont été extrait. Les principaux sujets de discussion étaient les suivants : « Impact sur l'image de soi et la confiance en soi » (23,6 %), « Discussion générale sur les traitements » (23,3 %) et « Poids du regard des autres » (12,8 %).

Les trois principales difficultés mentionnées pour les cinq dermatoses ciblées étaient similaires et portaient sur « la peur et la gestion des symptômes », « l'impact et la gestion de l'humeur » et « l'atteinte à l'image de soi ». Ont été également relevées l'errance, l'impasse thérapeutique et l'inefficacité des produits pharmaceutiques/dermatologiques, ainsi que la progression des maladies échappant au contrôle des patients.


Illustrations sur les difficultées sociales rencontrées lors de maladies de peaux

Cette illustration inspirée de cette étude française [19] montre donc bien l’impact crucial que les pathologies dermatologiques liées au stress peuvent avoir sur la psychologie et sur l’image de soi. Il est mis en évidence par ces témoignages, la souffrance indéniable des patients atteints de problèmes de peau, qui se battent quotidiennement contre des difficultés psychologiques, telles que l’anxiété, la peur du regard de l’autre, la solitude ou l’image de soi.


Que faire pour soutenir sa peau face au stress ?

 

C’est le moment « tips » de cet article ! On ne prétend pas avoir la science infuse, bien au contraire, en revanche, il existe plusieurs stratégies pour favoriser le bien-être d’une peau soumise au stress. Pour cela deux alternatives s’offrent à nous :

  • Des solutions qui vont prévenir ou soulager les symptômes du stress sur votre peau.

  • S’attaquer à la source même du problème en employant des techniques de diminution du stress.

 

👀 Ouvrez-donc bien grand les yeux, pour découvrir les petites astuces conseillées pour améliorer le bien-être de sa peau en période de stress.

 

  • La fameuse skin care 🧼 : Eh oui, comme vous le savez, il est important de prendre soin de sa peau au quotidien. Lorsque celle-ci traverse une période stressante, il est plutôt conseillé de revenir à une routine simple (pas besoin de 36 produits), avec des ingrédients plutôt doux et apaisants pour ne pas irriter la barrière cutanée [20]. La seule routine « parfaite » est celle qui convient à votre peau ! En effet, si le stress vous déclenche un assèchement de la peau, se pencher vers des soins hydratants sera nécessaire. À l’inverse, si en période de stress, votre peau présente une tendance acnéique, il sera alors plus pertinent de se tourner vers des soins nettoyants en profondeur.


  • La relaxation 🧘 : Comme on vous le disait juste avant, pour soulager sa peau, il faut parfois prendre le problème à la source, ici le stress. Ainsi, la relaxation peut être une bonne alternative et peut se décliner allant de la simple promenade, au cours de yoga, en passant par des activités calmes et apaisantes (lecture, peinture, respiration…).


  • La nutrition 🥗: Forcément, vous ne pouviez pas y couper ! En effet, selon de nombreuses études, la nutrition est associée à la santé de la peau et peut jouer un rôle crucial (positif comme négatif) dans son processus biologique allant du vieillissement aux maladies dermatologiques. La recherche a bel et bien montré un lien de causalité entre les habitudes alimentaires et le vieillissement prématuré et la santé de la peau [21]. Concrètement, il faut boire suffisamment d’eau et avoir une alimentation riche en fibres et en acides gras, qui selon certaines études, pourraient équilibrer les hormones du stress.

 

Il existe bien d’autres solutions pour essayer de mieux gérer son stress, et donc d’épargner les retombées sur sa peau : faire de bonnes nuits de sommeil, ou bien pratiquer une activité physique. Pour en savoir plus, on vous invite à aller lire notre article blog sur le stress et le sommeil.

 

Chaque stratégie d’adaptation est différente et sera adaptée ou non en fonction de chacun. Le principal est de trouver son propre équilibre en apprenant également à s’écouter ! 👂



 

References


[1] Internal survey lead by Abyss Ingredients - 2024

[2] Diet and skin health: The good and the bad – 2024 Idris Adewale Ahmed, Maryam Abimbola Mikail

[3] Slominski, A.T.; Zmijewski, M.A.; Zbytek, B.; Tobin, D.J.; Theoharides, T.C.; Rivier, J. Key Role of CRF in the Skin Stress Response System. Endocr. Rev. 2013, 34, 827–884.

[4] Slominski, A.;Wortsman, J. Neuroendocrinology of the Skin. Endocr. Rev. 2000, 21, 457–487.

[5] Slominski, A.; Zbytek, B.; Nikolakis, G.; Manna, P.R.; Skobowiat, C.; Zmijewski, M.; Li, W.; Janjetovic, Z.; Postlethwaite, A.; Zouboulis, C.C.; et al. Steroidogenesis in the Skin: Implications for Local Immune Functions. J. Steroid Biochem. Mol. Biol. 2013, 137, 107–123.

[6] Slominski, R.M.; Tuckey, R.C.; Manna, P.R.; Jetten, A.M.; Postlethwaite, A.; Raman, C.; Slominski, A.T. Extra-Adrenal Glucocorticoid Biosynthesis: Implications for Autoimmune and Inflammatory Disorders. Genes Immun. 2020, 21, 150–168.

[7]  Huynh, T.T. Burden of Disease: The Psychosocial Impact of Rosacea on a Patient’s Quality of Life. Am. Health Drug Benefits 2013, 6, 348–354.

[8]  Reich, A., Wójcik-Maciejewicz, A., Slominski, A.T. Stress and the skin. G. Ital. Dermatol. Venereol. 2010, 145, 213–219.

[9]  Blount, B.W.; Pelletier, A.L. Rosacea: A common, yet commonly overlooked, condition. Am. Fam. Physician 2002, 66, 435–440.

[10] Verhoeven, E.W.; de Klerk, S.; Kraaimaat, F.W.; van de Kerkhof, P.C.; de Jong, E.M.; Evers, A.W. Biopsychosocial mechanisms of chronic itch in patients with skin diseases: A review. Acta Derm. Venereol. 2008, 88, 211–218.

[11] Dalgard, F.J.; Gieler, U.; Tomas-Aragones, L.; Lien, L.; Poot, F.; Jemec, G.B.E.; Misery, L.; Szabo, C.; Linder, D.; Sampogna, F.; et al. The psychological burden of skin diseases: A cross-sectional multicenter study among dermatological out-patients in 13 European countries. J. Investig. Dermatol. 2015, 135, 984–991.

[12] Farage, M.A. Perceptions of sensitive skin: Changes in perceived severity and associations with environmental causes. Contact Dermat. 2008, 59, 226–232.

[13] Misery, L.; Morisset, S.; Séité, S.; Brenaut, E.; Ficheux, A.S.; Fluhr, J.W.; Delvigne, V.; Taieb, C. Relationship between sensitive skin and sleep disorders, fatigue, dust, sweating, food, tobacco consumption or female hormonal changes: Results from a worldwide survey of 10 743 individuals. J. Eur. Acad. Dermatol. Venereol. 2021, 35, 1371–1376.

[14] Saint-Martory, C.; Roguedas-Contios, A.M.; Sibaud, V.; Degouy, A.; Schmitt, A.M.; Misery, L. Sensitive skin is not limited to the face. Br. J. Dermatol. 2008, 158, 130–133.

[15] Silverberg JI, Lei D, Yousaf M, Janmohamed SR, Vakharia PP, Chopra R, et al. Association of itch triggers with atopic dermatitis severity and course in adults. Ann Allergy Asthma Immunol. 2020;125(5):552-9.e2.

[16] Wang, X., Li, Y., Wu, L., Xiao, S., Ji, Y., Tan, Y., Jiang, C., Zhang, G. Dysregulation of the gut-brain-skin axis and key overlapping inflammatory and immune mechanisms of psoriasis and depression. Biomedicine & Pharmacotherapy. 2021. 111065.

[17] Emerging evidence for stress effects on skin aging and the value of mindfulness (Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology, 2020)

[18] Skin aging and the role of oxidative stress: a comparative study on chronologically and photo-induced aging (Oxidative Medicine and Cellular Longevity, 2019)

[19] Patients' testimonies, feelings, complaints and emotional experiences with dermatoses on open social media: The French infodemiologic patient's free speech study – Marty et al., 2024

[20] L’impact du stress sur votre peau : stratégies efficaces pour gérer le stress – dermatologieconferences.com

21 Diet and skin aging – From the perspective of Food Nutrition – 2020 March

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